
Faisons une pause dans l’austenerie si vous le voulez
bien. Aujourd’hui je voudrais parler d’un livre que j’ai lu il y a déjà longtemps
mais dont je n’avais pas encore pris le temps de parler… Le voyage dans le
passé :
Dans ce texte bouleversant, resté inédit en français jusqu'en 2008, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer un geste, un regard, les tourments intérieurs, les abîmes de l'inconscient.
De Zweig, j’avais seulement lu Le joueur d’échec que
j’avais bien apprécié mais dont je garde finalement un souvenir vague. Une fois
de plus je me suis dirigée vers une nouvelle. Là encore, je pense que je ne
vais pas en garder une impression durable.
Ce n’est pas que je n’ai pas aimé mais je pense que cette
histoire aurait mérité un plus long développement pour nous permettre de nous
attacher réellement aux personnages. C’est ce qui m’a manqué : la force
desdits personnages. L’histoire était prometteuse, potentiellement émouvante :
les rendez-vous manqués ont le don de me bouleverser. J’ai d’ailleurs une
petite anecdote à ce sujet : mon professeur d’espagnol de Khâgne aussi
aimait particulièrement ces situations. Il nous avait donné la traduction qui n’existe
pas littéralement mais qui est très belle, peut-être plus sensible que le terme
français : un desencuentro (une non-rencontre, une "dé-rencontre")… C’est beau, n’est-ce pas ?
Pour revenir au Voyage dans le passé, je trouve que cette œuvre se situe entre
la nouvelle de par sa brièveté et son dénouement rapide, et le roman de par son
histoire au long cours et l’attente créée autour des personnages ; mais qu’elle n’exploite par le fait ni l’une
ni l’autre des dimensions ce qui empêche d’y trouver l’étincelle. Peut-être que
si Zweig avait eu le temps de la retravailler, aurait-il privilégié l’une ou l’autre
voie (ce texte a été retrouvé après sa mort et publié à titre posthume) ?
D’autre part, l’écriture m’a paru, elle-même, distante. Je
trouve que la plume est compliquée, tout ce qui est décrit m’est apparu comme
dans le brouillard, flou, comme si les souvenirs des protagonistes n’étaient
pas aussi vivaces que l’auteur voulait nous le faire croire. Cependant, on ne
peut que remarquer la qualité de l’écriture au-delà de sa complexité. Peut-être
n’étais-je pas assez réceptive à ce style très poétique au moment où je l'ai lu, ce qui est possible, néanmoins cela me permet d’insister
sur le fait que ce livre n’a pas réussi à retenir mon attention.
Je conclurai en soulignant que d’autres avis sont
beaucoup plus enthousiastes que le mien comme ici ou là mais que je suis
finalement restée indifférente à ce texte. Je pense que je lirai bientôt une
autre œuvre de Stefan Zweig, un roman cette fois, pour peut-être, enfin,
apprécier cet auteur à sa juste valeur !
♥♥♥♥♥
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